vendredi 18 avril 2008

Comment fonctionne la piscine à l’ozone ?

La piscine Keller, qui vient de rouvrir ses portes dans le 15e, propose un mode alternatif de traitement de l’eau où l’ozone remplace l’eau de Javel. Marc-Dominique Maurel, chef de la mission Piscines externalisées à la Direction de la jeunesse et des sports, nous parle de ce principe, déjà à l’œuvre dans plusieurs autres piscines parisiennes.

Le traitement à l’ozone, est-ce un procédé révolutionnaire ?
Non, ce n’est pas vraiment nouveau. Le gaz ozone (O3) est déjà utilisé pour le traitement de l’eau du robinet depuis longtemps. En Allemagne, nombreuses sont les piscines qui fonctionnent déjà à l’ozone. En France, on y vient par le biais du combat contre les chloramines. La Javel présente dans l’eau se combine avec les résidus protéinés (salive, sueur…) pour former des chloramines, volatiles et responsables de l’odeur de chlore. Ils piquent les yeux, irritent les voies respiratoires et sont responsables de maladies ORL chez les maîtres-nageurs. Pour les éliminer, il faut améliorer leur évacuation (ventilation du bassin) et minimiser leur production, en utilisant l'ozone au lieu du chlore lors de la désinfection.

Il n’y a plus du tout de Javel dans les piscines à l’ozone ?
Si. La réglementation française a la particularité – obsolète – d’exiger que l’eau de piscine soit désinfectée ET désinfectante. La désinfection intervient dans un premier temps, après la filtration. Mais la seconde phase – rendre l’eau désinfectante avant de la renvoyer dans le bassin – ne peut se faire à l’ozone, dont la présence dans l’eau du bain est strictement interdite.

Comment l’eau du bassin est-elle filtrée ?
Elle est recyclée en permanence, l’apport d’eau recyclée varie de 30 à 60 litres par baigneur. L’eau récupérée est filtrée à l’aide de sable ou, de plus en plus, de diatomées, qui sont un broyat de coquilles siliceuses de micro-organismes (les diatomées). Puis elle est désinfectée, à la Javel ou à l'ozone. Enfin, on y ajoute de la Javel avant de la renvoyer dans le bassin.

Le traitement à l’ozone a d’autres avantages ?
Etant donné le caractère agressif de la Javel, on peut parler de meilleure qualité de l’eau. Avec la disparition de l’odeur, on peut également évoquer le confort. Comme la Javel est toujours présente dans le processus, c’est aussi une question de ventilation. En outre, l'eau paraît plus bleue et a une meilleure portance. L’ozone se décompose en libérant de l'oxygène dans l’eau, ce qui rend l’eau plus lourde : on flotte mieux.

Ne pourrait-on imaginer, à terme, l’abandon total de la Javel ?
Dans d’autres pays, l’eau du bain est seulement désinfectée : le caractère désinfectant pourrait être abandonné, si chacun respecte le jeu de l’hygiène : l’hygiène c’est pour soi et c’est pour les autres. L’eau est un bien qui se dégrade et dont la qualité doit être préservée. Une piscine est un établissement public : les utilisateurs peuvent réclamer toujours plus de propreté, mais ils peuvent aussi être éduqués au partage d’un équipement.

Pour en savoir plus :
» Piscine Keller, une longueur d'avance
Source : Paris.fr

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