vendredi 20 juin 2008

Normalisation européenne : une norme pour deux métiers ?

Depuis plusieurs semaines, un conflit important secoue le WG8, groupe de travail qui appartient au Comité Technique « Sport et Loisirs » (CT 136) du Comité Européen de Normalisation (CEN). A l’initiative de certains membres du WG8, des travaux de révision des normes 13451-1 et 3, concernant les équipements de piscines publiques ont été entrepris.

Depuis plusieurs semaines, un conflit important secoue le WG8, groupe de travail qui appartient au Comité Technique « Sport et Loisirs » (CT 136) du Comité Européen de Normalisation (CEN).A l’initiative de certains membres du WG8, des travaux de révision des normes 13451-1 et 3, concernant les équipements de piscines publiques ont été entrepris. Les demandes consistent à élargir le champ d’application des normes en question aux piscines privées. L’extension des normes 13451-1 et 3 aux piscines familiales, aurait pour conséquence, entre autre, d’y rendre impossible l’usage de skimmers, de liner ou encore de couvertures immergées. Les professionnels directement concernés sont nombreux et leur activité est menacée de manière très sérieuse, quelle que soit leur nationalité.

Le problème est donc de taille et cette extension aura, indubitablement, des incidences lourdes sur le monde professionnel de la piscine.

Première difficulté de ce débat, le texte lui-même. L’extension de son champ d’application le rend à peine lisible, à chaque ligne on trébuche, sa lecture est plus que difficile. Et pour cause, puisque le vocabulaire, les termes techniques relatifs à la piscine familiale et à la piscine publique sont sensiblement différents. Il existe bien deux métiers distincts, au jargon différent, aux compétences et aux exigences propres. Le métier de l’un n’est pas inclusif de l’autre : imagine-t-on qu’un pâtissier sait faire du pain parce que cela semble plus facile que de faire une tarte ? Bien entendu non, et de la même manière la construction d’une piscine familiale comporte des exigences propres, il ne s’agit pas simplement de construire une piscine plus petite. C’est la raison pour laquelle certains acteurs s’opposent à ces modifications normatives qui ne prennent pas en compte les spécificités de leur métier.

Evitons le raccourci simplificateur qui consisterait à penser que les professionnels qui s’opposent à l’extension des normes 13451, s’opposent à la normalisation en général. Bien au contraire, la majorité d’entre eux est certainement favorable à un encadrement normatif qui puisse élever les standards de qualité et assurer aux consommateurs une parfaite sécurité. Ces derniers souhaitent vivement l’ouverture de travaux normatifs, propres à la réalisation et à l’entretien de piscines familiales au moyen d’un groupe de travail spécifique.Pour assurer qu’une piscine familiale soit saine et sûre, il est d’abord besoin d’employer des moyens adaptés : la piscine publique ou accessible au public a pour vocation première de pouvoir accueillir des baigneurs, globalement inconnus les uns des autres et dont le nombre important empêche de faire des préconisations ou des contrôles individuels concernant la sécurité et l’hygiène. Ce n’est pas le cas en piscines familiales, dont l’accès est réservé à un nombre de personnes beaucoup plus restreint et dans lesquelles les risques sanitaires sont de nature bien différente. Ce constat ne contredit en rien l’idée que quelle que soit la catégorie de piscines, il existe une obligation de résultat pour tout ce qui concerne ses exigences sanitaires et sa sécurité.

Seconde difficulté, l’absence d’information et de mobilisation des acteurs concernés.
Lors de la dernière réunion, seuls cinq pays étaient présents, ce qui, conformément au règlement, interdit la possibilité d’inscrire à l’ordre du jour de nouveaux sujets dont, pourtant, il est essentiel de débattre. Or on peut supposer que, s’il existe chez tous les professionnels européens une ambition commune, c’est celle de maîtriser la destinée de leur profession.Il est urgent qu’entrent dans le débat, des personnes qui, pour l’heure, en sont absentes et dont pourtant l’avenir dépend de l’issue de ces travaux. Pour pouvoir participer à ces travaux, ces personnes doivent faire connaître leur volonté de participer à l’organisme qualificateur national. Cet organisme sera chargé de transmettre les écrits de chaque société, à la commission miroir (commission nationale au sein de laquelle les travaux normatifs correspondants à la norme européenne sont débattus) dans le cas où elle existe (c’est le cas en notamment en Allemagne, en Italie, en Espagne, aux Pays Bas, en Autriche, au Luxembourg). Dans les pays où ce type de commission n’existe pas, les professionnels qui souhaitent participer aux travaux européens peuvent se faire connaître auprès de l’organisme normalisateur national afin qu’il transmette officiellement les argumentaires rédigés directement au CEN (tous les documents produits doivent être rédigés en anglais).

Pour accéder à la liste des organismes normalisateurs, cliquer ici

http://piscine-et-spa.blogspot.com
Pour nous faire parvenir une information :
contact@ikwpr.com

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