Piscines : après l’euphorie, le marché plonge

La crise n’épargne pas les fabricants de piscine. Après un printemps maussade, en raison des mauvaises conditions climatiques, les professionnels subissent de plein fouet la crise de confiance des ménages. Pour se refaire une santé, ils tablent sur la rénovation et la vente d’accessoires, deux segments en forte croissance. 


« Le pessimisme est contagieux...» Son accent chantant de Nice masque à peine l’amertume qui frappe la majorité des professionnels de la piscine. Monique Richard Benielli, la directrice générale de Diffazur, le premier constructeur européen de piscines et spas en béton projeté, résume l’ambiance par un mot : « morosité ». Pour ce grand acteur du marché, qui réalise près de 1 300 bassins par an, notamment dans l’hôtellerie de plein air, une chose est sûre : même les produits moyens et haut de gamme vont souffrir. Depuis la « crise », les clients se montrent frileux. Ils signent des devis, mais reportent leurs commandes. Et si les principales sociétés du secteur, comme Diffazur, Desjoyaux ou Procopi, ne manquent pas d’atouts pour affronter la tempête et attendre des jours meilleurs, les professionnels se préparent à des fins de mois difficiles.

Recul des piscines hors sol jusqu’à 50%

Après les années bling bling, où le marché français bondissait d’environ 10% par an, ce qui l’avait placé au 2ème rang mondial derrière les Etats-Unis, la Fédération des professionnels de la piscine a présenté ses prévisions pour 2008. Le constat est sévère. Les installations de piscines neuves enterrées vont reculer de 25%, les ventes de piscines hors sol plongeront de 40 à 50%... En huit ans, le nombre de piscines privées avait quasiment doublé, avec 1 346 000 bassins en 2007, si bien que l’on parlait désormais d’une tendance de fond, voire d’un rêve, pour une écrasante majorité de Français en quête de bien-être et d’amélioration de qualité de vie. Ajoutons à cela, un impact positif sur la valeur d’une maison individuelle - jusqu’à 20%, -, rendant le coût de construction inférieur à la plus value qu’elle pouvait générer, et la piscine avait tout pour devenir un placement d’avenir !

Sale temps, donc, pour les fabricants. Au sens propre comme au figuré. Car la météo ne les a pas aidés ces deux dernières années. Et les conditions climatiques, notamment au printemps et à l’automne, deux grandes périodes d’achat, ça compte dans le choix d’une piscine, surtout pour les bassins hors sol, les plus touchés. Résultat ?
Sur un marché très atomisé, constitué principalement de PME aux spécialités complémentaires (poseurs, installateurs et constructeurs), les risques de défaillances sont plus que probables. Tous les intervenants ne partagent certes pas le même intérêt pour la piscine. Sur environ 5 000 établissements, seulement 1 200 sociétés ont fait de ce produit leur véritable métier. Les autres appartiennent souvent au BTP et ne construisent que 2 à 3 piscines par an. Pour y voir clair et apporter à ses adhérents plus de transparence sur le marché, la Fédération des professionnels de la piscine a commandé une étude conjoncturelle sur la profession, dont les résultats seront présentés au début de l’année prochaine. 
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Source : proguidespa.com
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